Depuis 2005 (jusqu'à fin 2021) je cotise une somme mensuelle significative pour un "plan d'épargne retraite populaire", ou "PERP". Mon "conseiller" de l'époque m'a expliqué les avantages fiscaux de ce plan, et il m'a fortement conseillé ce type d'investissement.
Lorsque ma retraite était proche, j'ai commencé à faire des estimations concernant les mensualités que je pouvais espérer. J'ai simplement divisé le capital investi par mon espérance de vie restante selon l'INSEE. Le début de ma retraite est le lendemain de mon 67ème anniversaire, et l'INSEE indique une espérance de vie restante d'environ 17 ans.
Puis un jour, je souhaite avoir une idée précise du montant mensuel, et je demande alors une simulation de la part de ma banque. J'étais alors très surpris d'apprendre que le montant sera très inférieur au résultat de mon calcul approximatif. J'ai alors écrit un message à la banque en demandant une explication crédible de la différence entre la simulation et mon calcul.
La réponse officiel de l'organisme (qui est séparé de ma banque, mais membre du même groupe) est que ces organismes appliquent une "espérance de vie réglementaires pour les contrats d’assurance vie" (également publiée par l'INSEE), qui est considérablement plus longue que l'espérance de vie statistique. Dans mon cas, environ 23 ans au lieu de 17.
L'investissement est toujours (un peu) rentable, grâce aux avantages fiscaux. Mais en fait, le gros gagnant est l'organisme en question. En moyenne, il empoche six ans de versement pour chaque client comme moi. Les clients sont bien évidemment soumis aux statistiques, et par conséquent meurent en moyenne six ans avant l'âge indiqué par l'espérance de vie réglementaire.Une autre façon de voir les choses est que, en créant la notion d'espérance de vie réglementaire avec une si grande différence par rapport a l'espérance de vie statistiquement établie, et en accordant une déduction fiscale des versements, le gouvernement a en réalité crée une subvention gigantesque aux banques, payée par nos impôts.
Si mon "conseiller" à l'époque m'avait expliqué ce que j'ai appris 15 ans plus tard, je n'aurais pas suivi ce conseil. J'aurais préféré que le gouvernement utilise cet argent pour des projets à utilité pour tous, plutôt que pour subventionner les banques.
Alors que mon "conseiller" de l'époque m'a donné des informations incomplètes, ce n'était pas par malveillance. En fait mes deux "conseillers" actuels ignoraient l'existence de l'espérance de vie réglementaire avant de lire la réponse de l'organisme à mes questions. La banque donne donc une formation insuffisante à ses "conseillers", pour qu'ils puissent réellement conseiller les clients. Est-ce par négligence, ou exprès? Je ne sais pas.
Mon problème maintenant est que j'ai reçu une question (par email) de la part de la personne responsable des relations avec les clients, concernant ma satisfaction de l'équipe de la branche de la banque que j'utilise. Et la seule réponse possible est un nombre d'étoiles entre 0 et 5. Je ne sais pas quoi répondre. Je suis persuadé que mes "conseillers" (actuels et de l'époque) m'ont donné (et continuent à me donner) les meilleurs conseils à leur disposition. Mais en même temps, je suis furieux d'avoir reçu un conseil qui m'a fait croire avoir fait un bon investissement, alors que c'était un investissement médiocre qui contribue à subventionner les banques.